Chiot : Adoption et conseils éducatifs
Vous venez d’adopter un chiot ; il a en principe entre 2 et 3 mois. Il convient de l’amener pour sa première consultation chez votre vétérinaire.
Lors de la première consultation vaccinale, le chiot est à un moment crucial de son développement comportemental. Entre la fin de sa 3ème semaine de vie et la fin du 3ème mois, il est en phase de socialisation.
Objectifs
1. Evaluer les acquis du chiot:
Une socialisation adéquate est favorisée en privilégiant des contacts renouvelés avec des gens variés, des sorties dans la rue, dans des lieux de plus en plus bruyants. Il convient de détecter les éventuelles peurs du chiot et d’en informer votre vétérinaire au plus tôt pour définir l’attitude adéquate à adopter.
Lorsqu’un chiot manifeste de la peur, ne pas renforcer son anxiété par des caresses ou des attitudes qui se veulent rassurantes. Au contraire, il est préférable de rester neutre, d’aller soi-même explorer l’objet, de montrer par son attitude que cet objet n’est pas dangereux, de permettre au chiot de venir l’explorer à son tour, en l’attirant et en jouant avec, si cela est possible.
Lorsque le chiot a peur de sortir dans la rue, des sorties en groupe avec des chiots qui ne sont pas effrayés et qu’il peut imiter l’aident à vaincre sa peur. Vous devez aussi l’aider en le stimulant et en l’encourageant dès qu’il avance.
Une école de chiots est une structure idéale pour parfaire l’acquisition des autocontrôles, les notions de hiérarchisation et de détachements.
2. Transmettre les informations
Le jeune chiot est capable d’apprendre son nom, ainsi que les mots ou expression « non! » et « c’est bien! ».
Le rappel peut être acquis dès les premiers jours grâce au réflexe qu’a le chiot de suivre sa mère ou son substitut.
Concrètement, vous devez apprendre à rappeler votre chien d’une manière attractive: en prenant une posture d’accueil accroupie, avec des gestes de tapotement de la cuisse, et une voix agréable qui appelle le chiot par son nom. Evitez le rappel d’un ton sec en position debout. Il est important de caresser le chiot avec de vraies caresses à chaque retour, de ne pas s’impatienter, de ne pas crier, ne pas aller chercher manu militari le chiot qui ne vient pas immédiatement, mais à l’inverse de le féliciter encore plus si le rappel a été difficile. Débutez par des rappels faciles (en utilisant la gamelle; en forêt, s’éloigner en courant du chiot, se baisser brusquement et l’appeler avec une voix agréable et le féliciter!)
La marche en laisse sans tirer est accessible. Elle suppose de réussir à ne jamais laisser le chiot tirer sur la laisse. Utilisez une laisse souple et interagissez par de petits coups brefs et répétés à chaque erreur. Exprimez de vives félicitations à chaque fois que le chiot se trouve à votre hauteur.
Le chiot peut apprendre la « politesse » dès les premiers jours dans la famille: il apprend à dire bonjour en position assise plutôt qu’à sauter sur les genoux ou s’élever sur 2 pattes;
La propreté est aussi enseignée: être propre pour un chiot, ce n’est pas savoir demander à sortir en cas de besoin comme souvent les propriétaires le croient, mais c’est savoir faire ses besoins sur ordre. Pour cela, il suffit de mettre le chiot en situation de faire toujours bien: le sortir à chaque réveil, après chaque repas et chaque fois qu’il tourne en reniflant dans un coin après une phase d’activité. Il suffit de le poser dehors, de le laisser renifler calmement l’herbe ou le caniveau en murmurant un ordre de son choix, de le laisser s’exécuter jusqu’à la dernière goutte puis de le féliciter vivement.
Il apprend aussi naturellement en 3 semaines les ordres « assis », « debout » ou « couché » s’il est félicité chaque fois qu’il s’assied, se lève ou se couche spontanément.
Le chiot doit régulièrement être mis en posture de soumission, sans motif particulier. Cette position est aussi utilisée chaque fois qu’il joue trop brutalement, qu’il est trop excité ou qu’il mordille la main (après avoir exprimé un « aïe » sec et sonore).
3. Détecter précocement les troubles comportementaux
La dépression de détachement précoce:
Les symptômes sont d’une part l’absence de jeu et d’autre part l’incapacité du chiot à interagir avec le vétérinaire et ses propriétaires. La panique lors d’une tentative de contact ou l’hyporexie nocturne (le chiot mange peu et uniquement la nuit) sont des symptômes.
Des apaisines canines (DAP) peuvent être proposées par le vétérinaire avant même que le chiot ne pénètre dans son nouveau foyer. Demandez conseil à votre vétérinaire.
Le syndrome de privation:
Une tendance à la fuite et à se cacher à des stimulations multiples (peur des enfants, des gens, de la rue, du bruit, des voitures,…), une anxiété permanente (inhibition et diminution du comportement exploratoire), voire une disparition complète de toute exploration ou de jeu sont des symptômes qu’il convient de corriger rapidement.
Le syndrome hypersensibilité-hyperactivité (HSHA):
Les signes d’appel à repérer sont:
- un mauvais contrôle de la morsure;
- une incapacité à s’arrêter: chaque mouvement, chaque bruit intéresse et stimule l’animal, il explore de nombreuses fois les mêmes choses;
- la production incessante de comportements: le chiot joue, mordille, court, cherche des caresses, déchiquète, etc..
- éventuellement une boulimie et une diminution globale du temps de sommeil (<8h par jour).
La dyssocialisation
Il convient de repérer la présence de nombreuses agressions par irritation, violentes et sans contrôle lors de tentatives du propriétaire de contrôler son chiot (exemple nourriture volée), et l’absence de posture de soumission.
L’anxiété de séparation
Il s’agit d’un chien qui vocalise et commet des dégradations dans la maison quand la personne d’attachement n’est pas accessible. Il réagit de la même façon qu’un jeune chiot que l’on sépare de sa mère.
Les étapes à respecter
1. L’acquisition des autocontrôles:
Elle s’acquiert avec la mère et les autres chiots de la portée vers 5/6 semaines d’âge.
2. La mise en place d’un niveau sensoriel de référence.
La maturation du système nerveux du chiot étant achevée entre douze et quatorze semaines, il convient de le soumettre dès ses premières semaines de vie à des stimulations variées et intenses (bruit, musique, adultes, enfants, bébés, voiture, pétards, etc…). en particulier entre 3 et 8 semaines.
3. La socialisation interspécifique
Le chiot doit être en contact avec des individus variés (hommes, femmes, enfants, blancs, noirs, asiatiques…) IL est nécessaire de parler et de jouer avec les chiots pendant un temps minimal et de multiplier et de répéter les contacts régulièrement, de préférence chaque jour, avec une, ou mieux, plusieurs personnes, en présence de la mère. A commencer de préférence entre 2 et 5 semaines.
4. La socialisation intraspécifique
Elle regroupe l’acquisition des modes de communication et des règles de la vie sociale (hiérarchisation). Chez le chien, la communication repose essentiellement sur des rituels, c’est à dire des comportements qui possèdent initialement une fonction liée à la satisfaction des besoins vitaux et qui acquièrent progressivement un sens dans la communication.
5.Transfert du lien d’attachement
Le chiot a besoin d’un être d’attachement, généralement sa mère , durant les les premières semaines de vie afin de se développer harmonieusement. Ce lien s’étend ensuite vers ses frères et soeurs de nichée, puis vers l ‘ensemble de sa meute au fur et à mesure qu’il gradit.
Ce lien d’attachement peut être facilement transféré au sein de la nouvelle famille humaine, sur la personne d’attachement qui s’occupe le plus du chiot s’il est acquis jeune, ou sur toute la famille s’il est acheté après 3 mois.
Il est particulièrement important que le nouveau propiétaire d’un chiot adolescent (5/8 mois) veille à lui accorder une place inférieure à celle des membres de la famille, en s’appropriant notamment les privilèges que chercherait à obtenir le chiot. Un lieu de couchage bien défini est ainsi attribué au chien. Le propriétaire ne partage pas son repas avec le chiot et mange le premier, devant l’animal. Il lui concède des caresses après que le jeune chien a obéi correctement, mais ne le caresse pas dès qu’il réclame.
6. Communication chiot-famille
Dans sa communication, le chiot est sensible à une gestuelle, à des postures, à des mimiques faciales. Cette communication est rapidement hiérarchisée par le biais de l’acquisition de privilèges dans 4 domaines: ALIMENTAIRE, SPATIAL,SEXUEL ET RELATIONNEL.
Attention vous devez apprendre à stopper tous signaux de menaces (punition…) dès que le chien montre des postures de soumission.
Règles de préséance hiérarchiques
N’oubliez jamais que vous êtes le dominant et votre chien le dominé !
La notion de préséance alimentaire:
Le chien dominant mange le premier, lentement devant les autres. Il ne partage pas son repas, il en laisse toujours pour les autres, qui y auront accès mais après lui.
La notion de préséance territoriale:
Le chien dominant ne partage pas son territoire; il choisit les meilleurs places (lieu de surveillance, de passage, zones de contrôle).
La notion de préséance sexuelle:
Seul le couple dominant du groupe peut exprimer sa sexualité.
La notion de préséance sociale:
Le chien dominant décide des contacts et des iterractions; il choisit les individus qui appartiennent à son groupe.
Cette première consultation est capitale car les erreurs sont lourdes de conséquences et difficilement rattrapables.
L’influence de l’environnement, de l’éducation et de la socialisation, représente 70 à 80% du devenir du jeune chiot, alors que l’impact génétique estimé n’est que de 20 à 30%.
Bon courage et à bientôt!